Entretien avec Olivier Fiévez qui mènera la liste PS aux élections communales de Braine-le-Comte de 2024
Olivier Fiévez tête de liste PS – Crédit : Ville de Braine-le-Comte
Olivier Fiévez, actuellement 4eme Échevin, a été désigné par les militants PS de Braine-le-Comte pour mener leur liste lors des Élections communales qui auront lieu le 13 octobre 2024. Il est le troisième candidat à entrer dans la course.
Infos Brainoises : Vous avez été désigné tête de liste pour mener la liste PS lors des élections communales de l’année prochaine, quelles sont vos motivations ?
Olivier Fiévez : Mes motivations sont celles que j’ai depuis depuis toujours. Je suis né à Braine-le-Comte, je suis définitivement un homme de gauche et mon engagement est tout naturel. Il est venu du fait qu’étant adolescent ici, comme tout le monde, je me posais des questions sur comment améliorer les choses dans ma ville, j’avais l’impression parfois de m’embêter, qu’il n’y avait pas toujours des choses à faire. Puis je me suis dit qu’à un moment donné, il fallait prendre les choses en main et j’ai commencé par l’investissement dans le milieu socioculturel et puis tout naturellement vers le monde politique. Ma motivation est là, dans l’amélioration du cadre de vie, de faire que cette ville soit vraiment agréable pour tout le monde, que ce soit pour les gens nés à Braine-le-Comte ou pour les néo-brainois. Avec cette sensibilité particulière qui est celle des valeurs socialistes de solidarité, de placer les habitants et habitantes au cœur du débat grâce à la participation citoyenne, pour faire de Braine-le-Comte ce qu’elle est, une belle terre d’ouverture et de culture au travers de tous les outils que l’on peut avoir.
OF : Ça a été un mandat de très particulier parce que d’abord, nous avons eu quelque chose que personne n’aurait pu prévoir et qui n’a vraiment pas été évident à gérer, c’est la crise sanitaire avec la Covid. Honnêtement, on a dû vraiment se débrouiller un peu seul et il est vrai que nos pouvoirs de tutelle étaient un peu démunis. On avait des infos parfois contradictoires entre ce qui nous venait du Fédéral, de la Fédération Wallonie-Bruxelles ou de la Région. On a dû donc vraiment faire notre propre religion et nos actions. Je pense sincèrement, sans flagornerie, que l’équipe en place, les deux ailes de la majorité, n’a quand même pas trop mal géré. Ça a été un mandat, en tout cas un début de mandat assez bizarre. Ensuite il a fallu reconstruire. Il a fallu se remettre en place et c’est vrai qu’au niveau culture, pendant tout un temps, les autorités ont quasi estimé que la culture n’était pas fondamentale et nécessaire. On a fermé des salles, on a fermé des théâtres, on a empêché les gens de faire des concerts. Ça a été quelque chose de très compliqué. Sauf que l’on s’est très vite aperçu que les gens en avaient vraiment besoin et que c’était d’une utilité fondamentale. Il a fallu être inventif et on a remis toute cette machine en place avec les équipes du Centre Culturel, avec tout ce que l’on a pu mettre comme comme énergie et envie.
Concernant la transition numérique, elle est une évolution naturelle. Mais pour moi, elle doit toujours garder cette dimension d’outil au service de l’humain. La technologie pour la technologie ne m’intéresse pas et je suis convaincu qu’elle n’intéresse pas les gens. On a besoin de reliance, la technologie est très bien quant elle est un outil qui permet d’humaniser le débat. C’est comme ça que je l’ai envisagé en tout cas.
Pour le reste, ce sont des matières que je connais bien et que l’on essaye de porter avec l’aide du tissu associatif, il y a encore des gens motivés. C’est vrai que la Covid a modifié quand même les choses par rapport à l’engagement, on a pu le constater.
OF : Déjà, la garantie que l’humain a toujours été au centre du débat. Il y a des choses sur lesquelles on était clairement d’accord [NDLR : avec le MR], Nous avons par exemple agis pour garantir que le CPAS soit suffisamment doté car c’est dans notre ADN, même si nous n’avons pas la présidence du CPAS mais qu’on en a la vice présidence, c’est quelque chose qui a été vraiment et qui restera d’ailleurs dans notre programme et dans nos valeurs, c’est évident pour nous. On doit faire attention à toutes les personnes au bord du chemin. la vie, n’est pas toujours toute droite pour tout le monde et c’est la base d’y être attentif. On a essayé aussi d’être un relais précieux avec tous les ministres et les compétences que l’on pouvait avoir. C’est comme ça que nous avons pu obtenir des financements en matière notamment de rénovation urbaine, de pouvoir locaux, en matière d’enseignement et de bâtiment puisque ce sont des cabinets socialistes. Une touche qui est vraiment particulière qui est aussi celle de mon expérience, j’ai un peu de bouteille et étant fonctionnaire je peux prétendre que je connais quand même pas mal l’administration, avec cette vision des choses, de la beauté de la chose publique et de la fonction publique. Je pense qu’on peut être fiers à Braine-le-Comte d’avoir du personnel de qualité, compétent et qui a été engagé vraiment dans les règles avec des sélections strictes, avec des examens, avec des jury extérieurs, c’est vraiment quelque chose qui me tenait fort à cœur.
IB : Comment allez-vous vous démarquer du MR qui a été votre partenaire durant cette mandature et qui sera votre adversaire durant cette campagne ?
OF : On va travailler comme on le fait à chaque fois. C’est avec nos militants et nos sympathisants que nous allons construire notre programme. Maintenant, il y a des sensibilités qui sont évidentes, c’est clair que l’on continuera à défendre le financement d’une politique culturelle de premier plan, que ce soit à travers la lecture publique ou le centre culturel, puisque nous avons pris la décision de la délégation de la politique culturelle au centre culturel. La défense, évidemment de la politique de solidarité à travers notamment le CPAS. On s’était aussi fait un point d’honneur à rappeler qu’il il y avait pour nous une espèce de taille pivot et critique de la Ville et qu’on s’engageait sous cette législature à ne pas dépasser 25000 habitants et contrairement à ce que d’aucuns avaient annoncé, nous n’avons pas dépassé ce chiffre. Bien que ne connaissant pas le programme des autres, on aura sans doute des visions peut être un peu différentes sur le volet urbanistique. Peut être qu’en fonction des résultats c’est une compétence qu’on pourrait aussi demander et souhaiter car c’est un sujet qui est aux mains de mêmes partenaires depuis pas mal de temps. On a chez nous des gens qui sont très actifs en matière de mobilité et de mobilité douce, qui sont même des spécialistes en la matière, c’est donc toute une part du programme qui va être assez travaillé.
Maintenant, il faut se rendre compte aussi que sur un plan local, les partis ne se différencient pas forcément sur tous les points. Même si on a une vision de société qui n’est pas toujours la même, elle se marquera notamment plus dans la campagne régionale ou fédérale où là, c’est très clair, le PS a des positions qui ne sont pas du tout celles du MR, je pense que ça, tout le monde le sait. Sur un plan local, et particulièrement dans les élections communales et sur des villes comme les nôtres, il y a un attachement commun aux quatre partis traditionnels c’est le bien être du citoyen. Personne n’a envie que les gens ne soient pas heureux dans leur ville, je pense que c’est évident. Maintenant nous avons pu voir que contrairement à certains on faisait pas du show. Je prends le cas de la porcherie. il y en a beaucoup qui notamment dans l’opposition ont fait du show. Nous, on a travaillé sereinement et on a avancé à la fois sur la légalité et en tenant compte des avis de chacun. C’est comme sur le dossier Fosse Albecq, jusqu’à preuve du contraire et contrairement à ce qu’on a bien voulu délirer chez certains collectifs, ce terrain ne sera pas bâti et sera vraiment une zone nature.
IB : Quels sont les sujets que vous souhaitez mettre en avant durant cette campagne ?
OF :Je pense que la culture, la solidarité, la mobilité et la mobilité en lien avec une vision urbanistique et paysagère. Je pense que la Ville, contrairement à ce qu’on peut dire, n’est pas aux mains de promoteurs et tant que nous serons là, elle ne le sera pas, c’est sûr et certain.
IB : Ou en êtes vous dans la constitution de votre liste ? Est ce que l’on verra de nouvelles têtes ?
OF : Beaucoup de gens se représentent, mais il y aura effectivement de nouvelles têtes. Nous sommes 27 à composer, Il y aura des hommes et des femmes de toutes origines, de différents profils. On est pour le moment comme tous les autres partis en train de constituer la liste. Chez nous, il y a un comité de liste qui se fait, c’est très démocratique. On approche des gens qui ne sont pas forcément à la base affiliés au Parti socialiste, C’est comme ça à chaque fois, nous avons ce qu’on appelle des candidats et de candidates d’ouverture. Pour l’instant on avance pas à pas et de manière structurée. On vient d’avoir l’assemblée générale qui m’a désigné comme tête de liste, donc comme candidat bourgmestre et nous continuons d’avancer.
IB : Si vous vous retrouviez en position de pouvoir prétendre à un nouveau mandat, est ce que vous serez prêt à travailler dans la majorité avec tous les autres partis ou existe-il une ligne rouge à ne pas franchir ?
OF : Concernant les partis démocratiques nous, on n’a aucune exclusivité, donc on est prêts à travailler avec tous ceux qui aurait envie de travailler avec nous. À partir du moment ou ce sont des partis démocratiques. En l’occurrence, ici, on parle de trois autres partis qui le sont. Que ce soit Ecolo, Ensemble qui est en grande partie des militants du parti des Engagés ou que ce soit le MR, nous n’avons pas de souci. Il clair qu’une liste d’extrême droite, si par malheur il devait y en avoir une à Braine-le-Comte là ça ne sera même pas négociable ni même envisageable. Quand il y a eu des listes de cette tendance, on s’en souvient tristement, pour moi ça a été clair, il n’était même pas question de même approcher ces gens là. L’ancien leader Modrikamen avait déposé une liste ici au nom du Parti populaire. Pour la petite anecdote, il m’avait menacé d’un procès sur le marché de Braine-le-Comte parce que j’avais dit clairement que c’était un parti d’extrême droite.
Sinon, il n’y a pas d’exclusive à partir du moment ou on est d’accord sur des visées de programme et qu’on respecte les règles. Vous savez, la politique et exercer un mandat, ce n’est pas qu’au travers des réseaux sociaux et aller serrer des mains dans des repas même c’est très utile de le faire car nous soutenons l’associatif et nous même sommes à la base de bon nombre d’associations. La première des choses qu’on demande à un mandataire, au delà de prêter serment, c’est de gérer une ville qui qui est qui a un peu plus 23000 administrés et un budget de 27 à 28 millions d’euros dans un contexte socio-économique pas toujours évident, dans une Belgique en questionnement institutionnel. C’est ça le job de Conseiller Communal, d’Échevin ou de Bourgmestre. C’est une charge de responsabilité dont peu de gens se doutent. C’est intéressant de pouvoir en parler et c’est ce que je vais faire durant toute cette campagne. En étant le plus pédagogue possible et d’expliquer aux gens ce qu’est réellement la gestion publique. On sent bien qu’il y a un contexte chez certains citoyens et citoyennes de méfiance envers les gestionnaires publics. Je peux vous assurer que la plupart des gens sont des gens honnêtes qui donnent énormément de leur vie, j’en sais quelque chose. Vous savez, je n’ai jamais eu d’autres mandats rémunérés que celui-ci. Je n’ai jamais eu d’intercommunales et j’en suis fier d’ailleurs, je suis très à l’aise par rapport à ça. Je ne demande pas qu’on me plaigne, ce n’est pas du tout ça, mais il faut se rendre compte de ce que c’est comme engagement. La plupart des gens qui sont engagés en politique, en tout cas ici à Braine-le-Comte, le font vraiment avec cœur.